Epidémiologie
- En moyenne 300 morsures de vipère sont recensées chaque année en France métropolitaine, autant chez les enfants que chez les adultes, avec une prédominance masculine.
- Les espèces les plus souvent en cause sont Vipera aspis au sud de la Loire et Vipera berus (péliade) au nord de ce fleuve et dans le Massif Central
- La morsure brève (quelques centièmes de seconde) est responsable dans plus de la moitié des cas d’une envenimation.
- Le traitement des morsures de vipères repose sur l’utilisation d’un antivenin. Actuellement en France, l’antivenin adapté est Viperfav® Boels D, Hamel JF, Leroux G et al. Clin tox 2020.
Quelle prise en charge pré hospitalière ?
- Toute suspicion de morsure par une vipère nécessite une évaluation médicale en milieu hospitalier.
- La majorité des morsures par vipère ne nécessite pas de transport médicalisé et les patients peuvent se présenter par leur moyen propre aux services des urgences.
- En cas de signes de gravité précoce, le mode de transport doit être géré par le Samu pour une admission rapide.
Sur le lieu de la morsure
- À faire :
- mettre la victime au repos, l’allonger et la calmer,
- alerter le Samu en cas de signes de gravité précoce pour une évacuation rapide vers l’hôpital,
- enlever tous les garrots potentiels (bracelet, bagues),
- appliquer du froid à l’aide de glace enveloppée dans un linge,
- possible bandage non serré de la racine du membre vers la périphérie ; ce bandage ne doit pas se transformer en garrot, et ne doit être enlevé qu’à l’hôpital.
- À ne pas faire :
- incision, succion, aspiration, cautérisation,
- donner une boisson tachycardisante (thé, café),
- garrot, tourniquet,
- N’ont pas d’intérêt :
- héparine in situ,
- corticoïdes,
- dispositif Aspivenin®.
Durant le transport médicalisé
- poser une voie veineuse,
- surveiller la tension artérielle et corriger éventuellement par emploi de solutés macromoléculaires,
- calmer la douleur (antalgiques de paliers 1 et 2).
VipGrade® outil d’aide à l’évaluation et la prise en charge hospitalière
Une classification clinico-biologique (Boels D, Hamel JF, Deguigne M, Harry P. Clin tox 2012) permet d’évaluer précisément la sévérité de l’envenimation, son évolution dans le temps et poser l’indication de l’antivenin.
VipGrade® est un outil validé par la STC qui propose de déterminer le grade d’envenimation du patient et sa prise en charge optimale Boels D, Courtois A, Paradis C et al. Clin tox 2021.
L’avis d’un expert toxicologue d’un centre antipoison est fortement recommandé pour valider la prise en charge et recenser les cas de morsures de vipère en France.